Cyberattaques : pourquoi les opérateurs télécoms sont-ils la cible préférée des hackers ?
Si les réseaux mobile et internet gagnent en complexité, cette évolution s'accompagne aussi d'une multiplication des piratages, vols de données et autres cyberattaques. Le dernier rapport de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi) est formel : le risque n'a jamais été aussi élevé. Les opérateurs télécoms sont la nouvelle cible favorite des hackers, comme l’ont montré les attaques récentes contre Bouygues et Orange.
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Cyberattaques : les opérateurs sous pression
Le 4 août 2025, une cyberattaque exposait les données de 6,4 millions de clients Bouygues Télécom.
Coordonnées, statut civil, données contractuelles et IBAN, sans toucher aux mots de passe ou numéros de carte bancaire. Les attaquants ont exploité des systèmes internes, révélant des failles graves.
Orange, quant à lui, a fait face à une attaque le 25 juillet 2025, ce qui a provoqué des perturbations de services. Aucune preuve de fuite de données clients n’a été constatée.
Plus tôt en janvier, c'est un mineur de 16 ans qui était parvenu à s'introduire dans le système informatique de Free pour subtiliser des données bancaires à l'opérateur.
Et si on remonte jusqu'en 2024, on peut ajouter SFR, Molotov TV, Auchan ou encore Cultura et Boulanger à la (longue) liste des victimes de cyberattaques.
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Ces incidents soulignent les vulnérabilités persistantes des infrastructures françaises. Ils illustrent pourquoi les abonnés doivent rester vigilants face à des menaces de phishing ou usurpation.
Les raisons d’un ciblage toujours plus fréquent
Les opérateurs hébergent une mine d’informations précieuses, ce qui en fait une cible privilégiée des hackers.
Accéder à leurs données clients permet aux cyberpirates de monter des attaques de phishing très crédibles. Ensuite, ces derniers peuvent extorquer de l'argent ou des renseignements confidentiels qu'ils "lâchent" sur la Toile.
Les infrastructures mêmes des réseaux mobiles et internet constituent des vecteurs stratégiques : une intrusion peut rapidement perturber l’ensemble des services pour des millions d’usagers.
Par ailleurs, de nombreux systèmes internes restent obsolètes, avec des logiciels non mis à jour ou des accès mal contrôlés, ce qui facilite les intrusions.
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D'après l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi), les cyberattaques dont l'instigateur est, sans l'ombre d'un doute, une personne mal intentionnée, ont augmenté de 23 % entre 2023 et 2024, portant le total à 1361 incidents.
Une inquiétante tendance à la hausse, qui n'a fait que se confirmer ses dernières années.
Vol de données bancaires, mais pas que
Les attaques informatiques ont très souvent pour but de détourner de l'argent ou des informations bancaires.
Pourtant, les opérateurs télécoms se retrouvent aussi victimes de piratage pour une tout autre raison : l'espionnage de communications stratégiques.
Fin 2024, une affaire de ce type avait éclaté aux États-Unis. L'Agence de cybersécurité nationale a confirmé que des infrastructures télécoms avaient été mises en péril par des sympathisants à la RPC.
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Pour l'heure, la situation n'est pas aussi critique en France, mais la récente multiplication des attaques numériques à l'encontre d'acteurs réseau majeurs confirme la vulnérabilité de certaines infrastructures, et la nécessité d'agir rapidement pour endiguer le phénomène.
