Quel avenir pour les opérateurs de réseaux sur le marché domotique ?

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Une récente étude du cabinet de conseil ABI Research fait un point sur l’utilisation des réseaux servant à l’Internet des objets. Grâce à ses résultats, elle dévoile les tendances actuelles. Mais surtout, elle met en lumière les futurs enjeux des opérateurs de réseaux, évoluant désormais au cœur d’un marché de plus en plus compétitif et changeant.

Domotique : la guerre des réseaux

Ces dernières années, la démocratisation de la domotique est partout, et tout particulièrement au cœur target="_self">des maisons connectées. Pourtant, un sujet essentiel reste souvent ignoré par la presse spécialisée : la question des réseaux qui permettent d’expérimenter l’ère de l’hyperconnexion généralisée.

En 2018, le monde est indéniablement plus connecté qu’avant. Cette hyperconnexion s’illustre à tous les niveaux, qu’il s’agisse des services disponibles comme le maintien à domicile des personnes âgées, ou encore des produits du quotidien comme les thermostats connectés. Au cœur de la domotique, un même dénominateur incontournable : le réseau. Les technologies de communication sans fil utilisées pour l’Internet des objets se divisent souvent en deux catégories :

  • Les réseaux longue portée : SigFox, LoRa, les réseaux cellulaires – comme le GSM, la 2G, la 3G ou 4G – lesquels sont souvent utilisés pour le « machine to machine »,
  • Les réseaux courte portée : Bluetooth, Z-Wave, WiFi, ZigBee, …

Mais avec la démocratisation de la domotique, un nouveau réseau a pris l’avantage, le LPWAN – ou Low Power Wide Area Network. Il s’agit d’un réseau de moyenne et longue portée dédié aux équipements basse consommation. Celui-ci peut couvrir une zone vaste grâce à des antennes relais.

De manière générale les réseaux non cellulaires sont majoritairement utilisés pour l’Internet des objets, et cela ne semble pas sur le point de changer. Cet été, ABI Research a publié les résultats d’une étude significative allant dans ce sens et confirmant l’ascension vers un monde connecté. D’après leurs recherches, d’ici à l’année 2023, le nombre de connexions « machine to machine » en Europe pourrait atteindre les 416,5 millions.

Un chiffre certes impressionnant et en augmentation, mais qui ne traduit pas nécessairement une tendance positive pour ce type de connexions sur le long terme. En effet, même si 45 % des réseaux utilisés pour ces connexions seront des réseaux cellulaires, Ryan Harbison, analyste de recherche chez ABI Research, tempère ces résultats : « Alors que les connexions cellulaires LPWAN comme NB-IoT et LTE-M composeront la majeure partie des connexions M2M en Europe en 2023, les opérateurs seront confrontés à une concurrence accrue des technologies non cellulaires tels que SigFox et LoRa ».

Domotique : le « machine to machine », qu’est-ce que c’est ?Le « machine to machine », plus connu sous son nom abrégé « M2M » est un système de communication, lequel est souvent fourni par une entreprise. En français, l’on pourrait tout simplement appeler cela une communication de machine à machine. Le M2M, c’est en fait l’association des technologies de l’information et de la télécommunication afin d’établir une mise en réseaux des équipements connectés. Grâce au M2M, les objets intelligents sont capables de communiquer entre eux sans aucune intervention de la part de l’utilisatrice ou de l’utilisateur.

Domotique : l’Union européenne favorise l’utilisation des réseaux cellulaires

Alors que l’utilisation de la domotique évolue, de nouvelles législations et régulations sont progressivement mises en place. Et certaines d’entre elles tendent à favoriser la démocratisation de la domotique et l’augmentation des connexions « machine to machine ». Pour ABI Research, le marché européen est ainsi éminemment influencé par les initiatives et les régulations de l’Union européenne, même si celle-ci reste à la traîne en matière de cybersécurité.

Selon le cabinet de conseil, fin 2017, sur les 86 millions de connexions « machine to machine » comptabilisées, environ 67 % concernaient des solutions télématiques et autres applications liées aux transports. Ce chiffre aurait par ailleurs été favorisé par une décision de la Commission européenne prise en 2015. À partir de sa mise en place, le but est ainsi d’équiper les véhicules vendus dans l’Union européenne d’un système automatique d’appel d’urgence. Grâce à celui-ci, la géolocalisation de la voiture accidentée est envoyée directement aux services d’urgence concernés. Intitulé « eCall », ce service est entré en application fin mars 2018.

Union européenne : vers des initiatives écodomotiquesL’an dernier, l’Union européenne aurait aussi favorisé 22 % de ces connexions M2M avec une initiative liée à la ville intelligente. La Smart Grids Task Force, un groupe de travail de l’UE, a en effet exploré les possibilités des smart grids – ou réseaux électriques intelligents. Par la suite, cela a permis d’implémenter et de développer des solutions de smart energy à travers l’Europe.

Domotique : quel avenir pour les opérateurs de réseaux européens ?

Une grande partie des opérateurs européens réalisent que la connectivité est le dénominateur commun le plus faible et axent leur attention sur la valeur durable que ces connexions génèrent, a expliqué Ryan Harbison, analyste de recherche chez ABI Research.

En 2018, il est encore commun d’utiliser des réseaux non cellulaires pour les objets connectés. Et cela ne devrait pas vraiment changer. Pour les opérateurs, cela implique une compétition plus rude du côté des technologies non cellulaires telles que LoRa et SigFox.

Ces dernières années, le NB-IoT est au cœur du développement de la domotique. Orange, Deutsche Telekom ou Vodafone le savent, et ABI Research insiste sur la mise en service de ce type de réseaux par les opérateurs. Pour le cabinet de conseil, il est enfin nécessaire que les opérateurs européens élaborent de nouveaux business models leur permettant de s’imposer sur le marché avec les technologies utilisant le LPWAN pour devenir compétitifs.

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