Confinement : la pollution de l’air intérieur et la pollution sonore auraient augmenté
L’on pourrait penser qu’avec le confinement, la qualité générale de l’air s’est améliorée. Pourtant, une récente étude de la start-up connectée Netatmo montre que les Français n’auraient pas assez renouvelé l’air chez eux, entraînant une hausse de la pollution intérieure. De même, les nuisances sonores auraient été légèrement à la hausse. Selectra fait le point.
- En bref : Confinement et pollution : Netatmo analyse ses données
- Entre le 1er mars et le 26 avril 2020, le niveau de pollution intérieure chez les Français aurait été supérieur à celui de 2019 à la même période ;
- Durant la quarantaine, le premier jour du confinement en France, le 17 mars 2020, aurait été la journée la plus polluée entre le 1er mars et le 26 avril ;
- La moyenne Française du niveau de pollution intérieure durant le confinement serait inférieure à celle de certains de ses voisins européens sondés par Netatmo : Allemagne, Espagne, Italie, Pologne, et République tchèque ;
- Selon un rapport de 2014, près de 20 000 personnes par an meurent en raison des polluants de l’air intérieur ;
- Il est indispensable de renouveler l’air chez soi en aérant, au moins deux fois par jour.
Étude Netatmo : une analyse de la pollution de l’air et sonore durant le confinement
Alors qu’un semblant de normalité semble revenir sur le territoire français après le confinement dû à la pandémie de Covid-19, certains s’intéressent aux conséquences de cette période. La start-up connectée française Netatmo, spécialisée dans la domotique pour la maison intelligente, a ainsi partagé une étude concernant la pollution de l’air intérieur et la pollution sonore durant la quarantaine.

Le résultat de cette enquête, obtenu grâce aux données des Stations Météo Netatmo, est assez surprenant, puisque l’entreprise dévoile ainsi que ces deux types de pollutions ont augmenté dans les foyers français. Plus d’un tiers des sondés auraient respiré un air plus pollué chez eux, avec une exposition plus conséquente au bruit. L’étude a été réalisée entre le 1er mars et le 26 avril 2020, sur un minimum de 1000 Stations Météo Netatmo, dans plusieurs pays : Allemagne, Espagne, France, Italie, Pologne, et République tchèque.
Ainsi, l’étude de Netatmo dévoile aussi des données concernant nos voisins européens. Entre mars et avril 2020, 45 % des foyers européens des pays sondés auraient dépassé le seuil de 1 000ppm de CO2 au moins une fois par semaine. Cela place la France en bas de la liste avec 34 % de foyers pollués chaque semaine.
Qualité d’air intérieure : une question de santéAfin d‘obtenir une bonne qualité d’air intérieur, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – ou ADEME – recommande d’aérer son logement au moins deux fois par jour. Dans son guide « Un air sain chez soi », l’Agence rappelle les risques à long et court terme d’une mauvaise qualité d’air chez soi, notamment pour les enfants, les femmes enceintes, les seniors et certaines personnes dont la santé peut être fragilisée en raison d’une maladie.
Confinement : a-t-on assez aéré nos logements en France ?
Le 17 mars 2020 marquait le premier jour du confinement pour les Français, et aussi la journée la plus polluée entre le 1er mars et le 26 avril, rapporte l’étude de Netatmo. Près de 50 % des foyers français auraient dépassé au moins une fois le seuil de 1 000ppm de CO2 le 17 mars. Concrètement, cela implique un renouvellement de l’air insuffisant. Confinés, les Français n’auraient donc pas assez aéré leur logement.
La période qui a suivi aurait vu une stabilisation du niveau de pollution intérieure chez les particuliers, néanmoins, précise Netatmo, son relevé moyen aurait tout de même été supérieur à celui de 2019 à la même période.
En plus de la pollution de l’air, le niveau sonore aurait lui aussi connu une légère hausse, avec 44,06 dB en moyenne relevés en 2020, contre 42,59 dB en moyenne en 2019. Cela revient à une hausse de la pression sonore de 40 %, explique Netatmo. Ces nuisances sonores sont attribuées notamment aux travaux effectués par le voisinage durant le confinement, mais aussi aux enfants confinés avec leurs parents.

Si l’épidémie de Covid-19 a permis une réduction de la pollution dans le monde, celle-ci était due principalement à la réduction généralisée de la consommation du charbon et du pétrole. Ainsi, selon l’Agence internationale de l’énergie – ou AIE –, la baisse pourrait être de 8 % au total sur l’année 2020. Pour autant, la reprise de l’activité économique et la sortie du confinement pourraient avoir une conséquence inquiétante. C’est ce qu’expliquait Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, au Figaro : « Comme lors de la crise financière de 2009, le rebond des émissions pourrait être supérieur au déclin. Sauf si les gouvernements mettent en place des stratégies favorisant l’énergie propre et l’efficacité énergétique. »
La pollution de l’air intérieur tue chaque annéeDans son rapport de 2014, « Étude exploratoire du coût socio-économique des polluants de l’air intérieur », l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ou Anses – rappelle que les conséquences de la pollution intérieure, avançant que « la mortalité totale engendrée par les polluants de l’air intérieur est de 19 884 personnes par an. »