Les cybermenaces en hausse de 32% en France
De nos jours, de plus en plus de personnes subissent des cybermenaces, que ce soit un compte bancaire piraté, un mot de passe dérobé ou un compte de réseaux social hacké. Entre l’année 2016 et l’année 2017, on recense une augmentation de 32% des plaintes de cybermenace. Rien que l’année dernière, on compte 63 500 plaintes liées à ce type de crime. Comment explique-t-on cette hausse et comment y remédier ?
Cybermenaces : différentes techniques de piratage
Les rançongiciels (ransomware en anglais) sont la principale technique utilisée par les cyber-arnaqueurs.
Ce sont des logiciels informatiques (type Locky, Cerber, WannaCry…), créés par des arnaqueurs dans le but de récupérer vos fichiers et vos données personnelles. Ils les conservent ainsi en “otage”, afin qu’ils soient bloqués et que vous payiez une rançon pour les récupérer.
Le nombre de rançongiciels a augmenté de 752% en trois ans ! Et pour cause, ils ne sont désormais plus réservés aux professionnels et sont accessibles à tous, à bas prix.
Mais il existe bien d’autres techniques :
- L'attaque par phishing : elle se présente sous la forme d’un mail avec une offre attractive à laquelle il est difficile de résister. En cliquant dessus, vous êtes alors redirigé sans le savoir vers un faux site, depuis lequel les pirates informatiques peuvent avoir accès à vos données. La dernière en date concernait Air France qui proposait des billets gratuits si vous cliquiez sur l’annonce. Seulement la marque Air France comportait un “a” spécial (avec un point dessous) et non un “a” classique. On parle de typosquatting.
- Les chevaux de Troie bancaires : ils représentent 95% des cybermenaces sur mobiles et permettent d’identifier vos coordonnées lorsque vous vous connectez sur Internet. Le hacker n’a donc plus qu’à se connecter avec vos identifiants pour accéder à vos comptes.
- Le piratage sur réseaux sociaux : lorsque votre compte est piraté, le criminel peut, avec votre profil, usurper votre identité à des fins financières. A chacun sa technique, la plupart envoie un message à vos contacts en expliquant qu’il est en difficulté financière et qu’il a besoin de votre aide...
- Le spoofing : cette technique consiste à se faire passer pour un organisme de confiance (banque, assurance, etc.) et à demander au client (ou à la victime), ses coordonnées bancaires ou ses données personnelles, nécessaires pour recevoir un virement. Le piratage peut se faire sur la ligne téléphonique directement ou par mails. Ces derniers sont esthétiquement très similaires, et vous annoncent un paiement dû ou un remboursement prévu, qui nécessite que vous entriez vos coordonnées bancaires...
- Le jackpotting : c’est une technique récente, qui concerne les distributeurs automatiques de billets. Elle permet d’accéder aux données du distributeur ou carrément de le vider en lui insérant un virus. Depuis 2016, 420 000 € auraient ainsi été dérobés en France.
La France très sujette aux cybermenaces !
La France est le deuxième pays dans lequel on retrouve le plus de cybermenaces. 67% des plaintes de 2017 en France concernent une arnaque de ce type.
Avec 85,3 millions de vols de données (coordonnées, identité, mot de passe, etc.), la France est en effet le deuxième pays dans lequel on retrouve le plus de cybermenaces.
Le premier étant les Etats-Unis et le troisième la Russie. 67% des plaintes de 2017 en France concernent une arnaque de ce type.
Même si nous sommes de plus en plus formés à repérer ces cybermenaces, une personne sur 2 se ferait encore avoir, particulièrement par le phishing, ou hameçonnage. Le manque de vigilance sur Internet ou le manque d’informations à ce sujet serait la première cause permettant les cybermenaces.
Et cette cybercriminalité coûte cher, près de 363 millions d'euros rien qu’en 2017 !
Pourquoi cette hausse soudaine de piratage ?

Cette augmentation de 32% des plaintes de cybermenace pourrait s’expliquer à la fois par l’accès facilité aux logiciels de piratage et donc par l’augmentation des cybercrimes eux-mêmes, mais aussi parce que les Français peuvent maintenant mettre un nom sur ce phénomène.
Nous sommes en effet aujourd’hui bien au courant de ces activités illégales et contrairement à il y a quelques années, les plaintes sont beaucoup plus courantes.
Il existe même de nos jours des dispositifs mis en place pour mesurer ces cybermenaces, comme le CESIN, le Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique. Un baromètre détectant les cybermenaces à été mis en place auprès d’une cent-cinquantaine d’entreprises du CESIN. On constate que près de 80% d’entre elles ont subi une cybermenace et 28% en ont subi plus de dix !
Cybermenaces : comment vous protéger ?
- Le meilleur moyen pour stopper la cybercriminalité, c’est de s’informer. Voici quelques conseils :
- Utilisez un anti-virus pour votre ordinateur, qui détectera les attaques. Et mettez-le à jour pour qu’il soit toujours efficace.
- Vérifiez bien les URL des sites sur lesquels vous vous rendez et faites attention au typosquatting (insertion d’une lettre similaire dans une adresse URL). Lorsque vous vous trouvez sur un site sécurisé, vous pouvez constater la présence d’un petit cadenas vert devant l’adresse https.
- Ne cliquez pas sur un mail qui vous paraît louche ou trop alléchant.
- Soyez également vigilant avec votre smartphone, notamment les Android, qui représentent 90% des attaques. Pensez à mettre votre appareil à jour. En effet, les mises à jour ne servent pas qu’à bénéficier des nouveautés, elles vous protègent également contre 75% des logiciels de cybermenace.
- Limitez les connexions gratuites qui sont moins sécurisées. Les réseaux 3G et 4G des opérateurs sont aujourd'hui très vastes et permettent un accès à Internet quasiment partout.
- Choisissez des mots de passe complexes et changez-les régulièrement.