Le président du conseil d'Areva demande à EDF d'améliorer son offre

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Vives tensions à l'Assemblée nationale ce matin. Auditionné par la commission des Affaires économiques, le président du conseil d'administration d'Areva, Philippe Varin, a appelé EDF à une plus grande coopération et à la révision de son offre d'achat de l'activité réacteurs d'Areva.

Partage des risques : l'appel à l'équité et à la coopération d'EDF

Philippe Varin

Philippe Varin, président du conseil d'administration d'Areva.

Il faut qu'il y ait une négociation équitable avec EDF sur la valorisation d'Areva NP.

Alors que la reprise partielle d'Areva NP par EDF a été validée par le gouvernement le 3 juin dernier, les deux géants de l'énergie peinent à trouver un accord. Dès le lendemain de cette annonce, le directeur général d'Areva, Philippe Knoche, informait ses cadres qu'il "se plierait à l'arbitrage du président de la République" mais précisait "l'importance des accords commerciaux avec EDF et d'une valorisation correcte d'Areva NP". (NDLR : Propos recueillis dans le journal Le Figaro)

La proposition d'EDF était publiquement connue depuis le 25 mai dernier. Areva n'avait jusqu'alors pas publiquement réagi sur l'offre de 2 milliards d'euros faite par EDF pour l'acquisition majoritaire d'Areva NP. Pourtant, elle s'avère bien inférieure aux prévisions des analystes de Kepler Chevreux qui déclaraient fin mai qu'Areva NP pouvait valoir le double.

Depuis le début des négociations, on sait pourtant que les besoins de financement d'Areva sont importants : environ 7 milliards d'euros selon les mêmes analystes.

EDF a fait une proposition, cette proposition doit être revue.

Philippe Varin appelle également à une plus grande coopération entre les deux groupes, une condition selon lui indispensable pour réussir à trouver un accord dans le mois à venir, comme le gouvernement en a exprimé le souhait.

Je vois trois conditions au succès [de la reprise d'Areva NP par EDF] : une négociation équitable avec EDF sur la revalorisation d'Areva NP, une négociation équitable sur les contrats concernant les activités de retraitement et de conversion [et] des solutions à trouver sur le partage du risque du chantier finlandais, épée de Damoclès ui pèse depuis 2003 sur le groupe et qui compromet tout scénario d'avenir.

Philippe Varin

EDF ne s'exposera pas aux risques liés au passé d'Areva

Jean-Bernard Lévy.

Jean-Bernard Lévy, président directeur général d'EDF.

De son côté, le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy fait preuve de fermeté : "EDF ne sera pas exposé au risques liés au passé d'Areva".

Le président du groupe va même plus loin en rappelant que l'offre de rachat faite par EDF à Areva fait suite "à la demande du gouvernement", ce qui n'entrait pas dans sa stratégie lors de sa prise de fonction au sein du groupe à la fin de l'année 2014. J-B Lévy craint même que la dette d'Areva (32,2 milliards d'euros) n'augmente le "profil de risque [d'EDF] et "ne pèse sur ses ratios de crédit".

Une crainte confirmée ; dans un communiqué de l'agence d'évaluation financière Moody's en date du 09 juin révélait que l'acquisition d'Areva NP pourrait augmenter le profil risque de l'énergéticien.

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