Déploiement de la fibre en France en 2020

Observatoire du Très Haut Débit 2021 : comment rattraper le retard du déploiement de la fibre en France?

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L'Observatoire du Très Haut Débit 2020 d'Infranum réunit de nombreux acteurs du déploiement de la fibre et des infrastructures réseaux. Suite au retard pris dans le déploiement de la fibre en 2020, l'Observatoire a effectué sa présentation annuelle hier, suivie d'une table ronde réunissant des acteurs importants du domaine. Selectra y était et vous présente son compte rendu.

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La France locomotive du déploiement de la fibre en Europe malgré le coronavirus ?

Câble fibre

La 8ème édition de l'Observatoire THD (Très Haut Débit) a eu lieu hier et, Covid 19 oblige, c'est en streaming que celle-ci a rassemblé près de 800 participants. Cette conférence s'est déroulée en deux parties, avec tout d'abord une présentation de la situation du déploiement de la fibre optique en France et de ses enjeux, les conséquences du retard dû à la crise Covid-19 et les moyens qui devraient être mis en oeuvre pour y pallier. La présentation a ensuite était suivie d'une table ronde réunissant des intervenants majeurs du numérique.

C'est sans surprise que la pandémie de coronavirus a impacté le déploiement de la fibre avec ce chiffre significatif d'un million de lignes non déployées, conséquence de cette crise sans précédent. L'objectif de déploiement de lignes initialement prévue de 5,3 millions de lignes est ainsi revu à la baisse à 4,3 millions pour le moment. La capacité de production des prises FTTH pourrait aussi ralentir le rythme de déploiement et réduire de 500 000 prises les objectifs de 2021.

Pour rappel, les objectifs en termes du déploiement de la fibre suivent le plan France THD qui a pour ambition de démocratiser le très haut débit (débit descendant supérieur à 30Mb/s) d'ici 2022 sur l'ensemble du territoire. Pour la fibre FTTH, l'objectif est 79% de prises raccordables en 2022 et en 2025 "une France fibrée à 97 %".

Au-delà de l'impact du coronavirus pour l'année 2020, le déploiement de la fibre fait face à de nombreux défis avec notamment une base de logements en France en constante augmentation, des prises plus difficiles à construire en RIP (Réseaux d'initiative publique) que dans les zones privées ou bien encore des problèmes au niveau du recrutement pour des métiers pour les réseaux THD peu connus et un manque de formateurs. Ces défis, cumulés avec la crise Covid-19, pourraient ainsi mettre à mal les objectifs 2020 et ultérieurs :

Sans accompagnement de l’État et des collectivités, l’objectif 2022 du 80% fibre sera remis en cause, avec l’effet cumulé du parc client en augmentation et du covid-19.

Malgré ces contraintes et difficultés rencontrées, la France est le premier pays européen aussi bien en matière de prise déployées que de nouveaux abonnés en fibre FTTH. Selon l'étude Panorama 2020 du FTTH Council Europe, la France a ainsi raccordé 3,5 millions de foyers à la fibre en 2019 alors que l'Espagne, second pays du classement, n'a raccordé que 1,5 millions de foyers.

La France a d'ailleurs connu une année exceptionnelle en 2019 avec 4,8 millions de prises FTTH déployées contre 3,2 millions de prises en 2018, soit une augmentation de 50%.

Quelles sont les solutions pour rattraper le retard du déploiement de la fibre ?

La table ronde qui a suivi cette présentation fut l'occasion d'entendre les avis d'acteurs au coeur du déploiement de la fibre. Cette réunion a ainsi rassemblé Julien Denormandie, le Ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Patrick Chaize, Sénateur et Président de l'Avicca, Etienne Dugas, Président d'InfraNum, Antoine Troesch, Directeur de l'investissement de la Banque des Territoires, et finalement Sébastien Soriano, Président de l'ARCEP.

Infranum a ainsi réalisé cette enquête en partenariat avec la Banque des Territoires et l’Avicca et encourage ces mesures pour remettre la locomotive fibre française sur les rails du succès :

  • Un financement supplémentaire de l'État de 400 millions d'euros est nécessaire dans le cadre du plan de relance. Ce financement permettrait de financer les 3 millions de prises non comptabilisées dues au retard de déploiement et à l'augmentation constante du nombre de foyers à raccorder (5 millions de foyers à raccorder pour 2025 ont été rajoutés lors du dernier référentiel).
  • La levée des "freins opérationnels" avec, dans la ligne de mire, une révision de la pose de la fibre vis-à-vis des appuis communs (l'ajout de la fibre nécessite une étude pour vérifier si les supports électriques pourront résister aux charges supplémentaires), une mise à jour de la base d'adresse nationale (BAN) qui ralentit le déploiement de la fibre.
  • Une meilleure utilisation du mix technologique (internet par satellite, 4G fixe, radio...) pour la diffusion de l'accès au très haut débit sur l'ensemble du territoire qui nécessite l'intervention de l'État sous la forme de "soutien et aides financières, maintien de l'ouverture du fonds de cohésion numérique".

L'ensemble des acteurs participant à cette table ronde ont plutôt concordé sur la majorité des points soulevés et sur la nécessité de travailler conjointement pour avancer.

La "société du Gigabit" : la fibre FTTH pour tous les Français en 2025 ?

Malgré l'évocation du recours au mix technologique et de son utilité pour démocratiser un accès internet très haut débit en France, le très haut débit en 100% fibre FTTH reste la solution privilégiée.

Cette ambition est celle de la "société du Gigabit" pour toute la France en 2025. Le ministre Julien Denormandie a d'ailleurs confirmé celle-ci et déclaré :

le plan de relance gouvernemental attendu en septembre doit contenir une part très forte sur le numérique, non seulement sur la généralisation des réseaux, mais aussi sur la prise en main et la maîtrise des usages, notamment de la part des entreprises.

Patrick Chaize a aussi abondé dans le sens du 100% FTTH et indiqué que c'était d'ailleurs déjà le cas pour trois départements français : l'Oise, le Val-de-Marne et la Loire (et potentiellement bientôt l'Ain). Le président de l'ARCEP, M. Soriano a confirmé l'investissement dans le contrôle effectué par l'ARCEP concernant les engagements des opérateurs qui "ne tolèrera pas de remise en cause du calendrier sans justification valable".

Comme le résume Etienne Dugas, "Si tous les freins opérationnels sont levés - base adresse nationale, appuis communs, mode Stoc, colonnes montantes, emploi, etc., les objectifs 2022 sont encore atteignables. Le seront-ils?"

Tous les espoirs sont en tout cas permis si le dialogue continue entre tous ces intervenants. Etienne Dugas présentera d'ailleurs son plan de relance durant les Assises du THD qui auront lieu le 2 juillet prochain pour intégrer ses mesures précises et chiffrées dans le plan de relance du gouvernement prévu pour septembre.

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