Devenir proprietaire en France est de plus en plus difficile
Les Français ont de plus en plus de mal à devenir propriétaires.

Un accès à la propriété de plus en plus compliqué pour les foyers modestes en France

Mis à jour le
min de lecture

Publié le mercredi 2 mai 2018, le rapport annuel de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale dresse un bilan préoccupant. Selon les chiffres de 2017-2018, les foyers les plus modestes en France ont de plus en plus de mal à accéder à la propriété.

Logement en France : les choses bougent, mais pas forcément dans le bon sens

Les ménages à bas revenus connaissent une évolution globale inverse de celle de l’ensemble des ménages. Ceux-ci étaient désormais, en 2013, propriétaires ou accédants à la propriété pour près de six personnes sur dix alors que, la même année, les ménages à bas revenus étaient locataires pour les deux tiers. Désormais, le parc social accueille la majeure partie des locataires pauvres (52,3 %) mais les bailleurs privés conservent un poids important (47,6 %), explique le rapport de l’Onpes.

En 2018, le logement est au cœur des discussions : politiques, publiques et privées. La loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique – aussi appelée loi ELAN, présentée le mercredi 4 avril 2018 devant le conseil des ministres symbolisait une préoccupation réelle face à la situation d’un secteur en difficulté. Selectra faisait d’ailleurs le point sur la réforme du logement et la Loi ELAN à cette occasion.

Si la construction de logements fait partie des sujets principaux qui entourent le logement en France, l’accès à la propriété n’arrive pas très loin derrière. Et de nos jours, les foyers français les plus modestes n’ont plus accès à celle-ci. C’est en tout cas ce qu’avance « Mal-logement, mal-logés », le rapport annuel 2017-2018 de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale – l’Onpes – qui alerte sur « la crise persistante du logement » de notre pays.

Logement en France : le rapport de l’Onpes contextualiséDans ce rapport, l’organisme rappelle que de nombreux facteurs participent à cette difficulté d’accès à la propriété pour les foyers modestes, comme « l’intensification des disparités territoriales » entre zones rurales et urbaines, mais aussi la hausse des loyers généralisée.

Accès à la propriété : que dit le rapport l’Onpes ?

Les premiers à souffrir des disparités économiques dans le cadre du logement sont donc d’après le rapport les foyers modestes. L’Agence France Presse rapporte les propos de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, qui explique que ceux-ci décrochent du reste de la société, ce qui les mène à des situations de pauvreté dont ils ne peuvent s’extirper. Le rapport précise que c’est « en créant des conditions défavorables à la réussite scolaire, le mal-logement contribue indirectement à augmenter le risque de pauvreté à l’âge adulte et peut devenir un canal de transmission intergénérationnelle de la pauvreté dès lors qu’il concerne les ménages à bas revenus – soit dans la majorité des cas. » Et il serait intéressant de mettre en parallèle ces constats avec le fait que désormais, la précarité énergétique ne touche plus seulement les ménages modestes.

Selon l’Onpes, le non-accès à la propriété par les foyers modestes, mis en parallèle avec le reste des chiffres du rapport, constitue un « un marqueur social » significatif pour le paysage démographique et économique en France. « Plus souvent confrontés à des difficultés de logement que le reste de la population, les ménages à bas revenus – et notamment certaines catégories telles que les familles monoparentales ou les couples avec trois enfants ou plus – sont de fait plus exposés à leurs conséquences directes ou indirectes », précise le rapport.

  • Quelques informations supplémentaires du rapport « Mal-logement, mal logé » :
  • Le nombre de personnes mal-logées est très important : 4 millions,
  • Les foyers les plus modestes se concentrent essentiellement au cœur des zones urbaines,
  • L’augmentation de 1,1% par an entre 1996 et 2013 du nombre de logements disponibles,
  • Le nombre de personnes en situation de fragilité est toujours significatif : 12,1, millions (selon le 27e rapport de la Fondation Abbé-Pierre),
  • L’augmentation du confort généralisée.

Partager cet article !