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Conférence environnementale 2016 : quel bilan pour l’énergie ?

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Au lendemain de la clôture de la conférence environnementale, la transition énergétique est sur toutes les lèvres. Énergie nucléaire, programmation pluriannuelle de l’énergie, prix carbone... La grande messe annuelle de l’écologie a permis à l'exécutif de préciser le calendrier de sa politique climat-énergie. Ce qu’il faut retenir.

En bref

L’édition 2016 de la conférence environnementale, qui s’est tenue les 25 et 26 avril, devait être placée sous le signe de la transition énergétique, de la croissance verte et de la santé pour tous. Un rendez-vous marqué cette année par deux événements majeurs : la ratification quelques jours plus tôt de l’Accord de Paris faisant suite à la COP 21 et le - plus sombre - 30ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. 

Énergie nucléaire : des propositions d’EDF pour l’après 2018

La centrale nucléaire de Fessenheim à la frontière allemande

Le président de la République a confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).

Entérinée par la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, la réduction de 75% à 50% de la part de l’énergie nucléaire française d’ici à 2025 a été rappelée par le président de la République, François Hollande. Dans cette visée, EDF devra proposer un calendrier pour l’après 2018, comprenant la fermeture de certaines centrales nucléaires et la prolongation d’autres : "fermer des centrales n’est pas une décision qui s’improvise […]. [Ces fermetures] doivent se faire selon un calendrier précis, dans le respect des personnels, des territoires et de nos engagements en matière de climat", a observé le chef de l’État.

La centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace, qui fait l’objet de vives controverses de part et d’autre du Rhin, serait la première à fermer ses portes dans les prochaines années : un décret qui abrogera l’autorisation d’exploitation sera pris "cette année", a souligné le président de la République.

L’organisatrice de cette grande rencontre de l’écologie, Ségolène Royal, ministre de l’Énergie, a en outre confirmé la publication par le gouvernement d’une feuille de route sur le nucléaire "d’ici le 1er juillet". Ce document devrait donner une fourchette du nombre de réacteurs à fermer, en fonction de deux scénarios d’évolution de la consommation électrique, sans désigner toutefois les réacteurs à fermer.

La montée en puissance des énergies renouvelables 

Des éoliennes à proximité d'un champ

La capacité installée des énergies renouvelables devrait augmenter de 50%.

Le renouvelable a toujours le vent en poupe. La baisse de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français devrait être "plus rapide que prévue" grâce à la compensation par les énergies renouvelables, a mis en avant la ministre de l’Énergie. Cette dernière a confirmé des objectifs ambitieux, déjà annoncés il y a une dizaine de jours : augmenter de 50% la capacité installée des énergies renouvelables, à travers un doublement du parc éolien terrestre et un triplement du parc dans l’énergie solaire. Dans la production de chaleur, la part des renouvelables (bois, biomasse, géothermie, etc.) devrait augmenter de plus de 50%.

L’ensemble de ces mesures sera rassemblé dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), attendue depuis l’automne et qui n’a pas encore vu le jour. Le Syndicat des Énergies Renouvelables s’est félicité de ces annonces alors que la France est passée de la 11ème à la 16ème place sur les 28 États membres de l’Union européenne en matière de développement des énergies renouvelables depuis 2010.

Les obligations vertes, une première mondiale

Une pièce d'1 euro entourée d'un arbre vert

La France va-t-elle devenir le leader mondial de la finance verte ?

La finance française se met au vert. Le chef de l’État a indiqué que la France serait le premier pays dans le monde à émettre des "obligations vertes", également appelées "green bonds", en vue d’augmenter les financements disponibles à destination des projets environnementaux. Jusqu’à présent, seules quelques entreprises et institutions financières ont émis ce type d’obligations.

Alors, en quoi ça consiste ? "L’État demandera aux banques publiques, comme la Banque publique d’investissement, de lancer des obligations vertes dédiées à des projets environnementaux", a fait savoir François Hollande. Cette avancée, qui pourrait bien faire de la France le leader international de la finance verte, complète la décision de dédier les 2/3 du prochain programme d’investissements d’avenir (de 10 milliards d’euros) à la transition énergétique.

Un prix plancher pour la tonne de carbone dans la production d’électricité

La centrale thermique de Richemont

La centrale thermique de Richemont en Moselle.

Dernière grande annonce de la conférence environnementale : la France va mettre en place unilatéralement un "prix plancher" pour la tonne de carbone dans la production d’électricité. Pour François Hollande, ce mécanisme équivaut à surtaxer l’électricité produite dans des centrales thermiques à charbon et à gaz : "l’enjeu de la réussite de la COP21". Et d’ajouter : "la France demandera la suppression de toutes les aides à l'export des centrales à charbon au niveau européen."

L'exécutif français espère entraîner dans son sillage d’autres pays et participer ainsi à la réforme du marché carbone européen, entravé par des prix trop bas (d’environ quelques euros la tonne). L’heure de la fin aurait-elle vraiment sonné pour les énergies fossiles ? D’EDF à Engie en passant par le pétrolier Total, les plus grands énergéticiens mondiaux ne jurent désormais plus que par la production d’électricité renouvelable. Le XXIème siècle sera vert ou ne sera pas.

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